Le licenciement est une mesure douloureuse pour le salarié concerné, mais également complexe pour l’employeur qui doit se conformer à une procédure stricte. Cet article vous propose un éclairage sur le déroulé d’un licenciement en France, ses différentes étapes, les droits des salariés et les obligations des employeurs.
Le motif de licenciement
Avant d’entamer la procédure de licenciement, l’employeur doit identifier le motif qui justifie cette décision. En France, il existe trois grands types de motifs :
- Le licenciement pour motif personnel : il peut être disciplinaire (faute du salarié) ou non disciplinaire (insuffisance professionnelle, absences répétées…).
- Le licenciement pour motif économique : il résulte d’une suppression ou transformation d’emploi ou encore d’une modification du contrat de travail refusée par le salarié, liée à des difficultés économiques, des mutations technologiques ou la réorganisation de l’entreprise.
- Le licenciement pour inaptitude : il intervient lorsque le médecin du travail déclare le salarié inapte à exercer son emploi et qu’il n’est pas possible de le reclasser dans l’entreprise.
L’entretien préalable au licenciement
Une fois le motif identifié, l’employeur doit convoquer le salarié à un entretien préalable. Cette convocation doit être adressée par lettre recommandée ou remise en main propre, et doit respecter un délai de 5 jours ouvrables entre la réception de la lettre et la tenue de l’entretien. Lors de cet entretien, l’employeur expose les motifs du licenciement envisagé et recueille les explications du salarié.
La notification du licenciement
Si l’employeur décide de maintenir sa décision de licencier le salarié après l’entretien préalable, il doit lui notifier par lettre recommandée avec accusé de réception. Cette lettre doit mentionner le motif du licenciement et préciser les droits du salarié en matière d’indemnités. Un délai minimum est à respecter entre l’entretien préalable et la notification :
- 2 jours ouvrables pour un licenciement pour motif personnel non disciplinaire ou pour inaptitude.
- 5 jours ouvrables pour un licenciement disciplinaire.
Les indemnités de licenciement
Lors d’un licenciement, le salarié peut prétendre à des indemnités selon son ancienneté dans l’entreprise et les conditions de son départ :
- L’indemnité légale de licenciement : elle est due au salarié ayant au moins 8 mois d’ancienneté, sauf en cas de faute grave ou lourde. Son montant est calculé en fonction de l’ancienneté et du salaire.
- L’indemnité compensatrice de préavis : elle est due si le salarié n’est pas tenu d’effectuer son préavis, sauf en cas de faute grave ou lourde.
- L’indemnité compensatrice de congés payés : elle est due si le salarié n’a pas pris tous ses congés payés au moment du licenciement.
Le recours à la médiation ou au contentieux
En cas de désaccord entre le salarié et l’employeur sur les conditions du licenciement, il est possible de recourir à la médiation ou au contentieux. La médiation peut être mise en place par un conseiller du salarié, un représentant syndical ou tout autre personne choisie par le salarié. Si aucune solution n’est trouvée, le salarié peut saisir le conseil de prud’hommes pour contester la régularité ou le bien-fondé du licenciement.
Ainsi, le déroulé d’un licenciement en France implique des étapes et des règles précises que les employeurs doivent respecter afin d’éviter des contentieux ultérieurs. Les droits des salariés sont également encadrés par la législation pour leur assurer une protection optimale dans ces situations difficiles.